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Des fourmis dans les ailes
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19 octobre 2005

Décrochage

Samedi je me suis levé tôt. J'aime me lever tôt le samedi, contrairement à la semaine. A 7h30 je suis dans ma petite auto, cap au Nord, cap vers le terrain. C'est assez loin. J'ai choisi un aéroclub en pleine campagne, proche de mon deuxième chez moi, mais loin de la ville où je travaille. Et ce samedi matin là, je vais donc rouler une heure trente avant d'arriver en vue des hangars.

Le ciel est clair ce matin. Des écharpes de brume traînent ça et là dans les plis du terrain. La météo a annoncé 17°C et un petit vent de Sud-Sud-Est d'une dizaine de km/h en cours de matinée. Et je roule toujours, en direction de ma douzième heure de vol. Parfois la brume devient brouillard, et le disque du soleil apparaît orange sanguin.

J'arrive enfin. Je ne suis pas seul, des voitures sont garées sur le parking de l'aéroclub. J'entre dans le hangar et j'aperçois ma monture dehors, où embarquent un instructeur et un élève. Bon, dommage, j'étais arrivé tôt pour faire la prévol, je n'ai plus qu'à attendre. A tout hasard, je vais vérifier les potentiels du DR400 et je jette un oeil sur le programme de la journée. J'attaque les tours de piste rectangulaires aujourd'hui. L'instructeur a pris l'option de m'apprendre à piloter avant de tourner. Ca repousse le lâcher, mais je ne suis pas pressé. De cette manière c'est même plutôt agréable d'apprendre. On s'est un peu baladé dans le coin en faisant des exercices, les derniers en date étant les décrochages.

L'instructeur arrive, on papote un instant puis on attaque le briefing tour de piste et atterrissage. L'avion revient au parking, prévol rapide, on embarque et c'est parti. Le ciel est clair, la visi à 6 km, vent calme. Briefing avant alignement : montée à 3500 pieds, deux décrochages, retour dans le circuit et on enchaîne les tours de piste.

Dont acte. Arrivé à l'altitude demandée, je me mets en palier, et j'énonce à l'instructeur les actions à faire pour engager le décrochage : réchauffe, ralenti, contrôle de symétrie, cabrer pour rester en palier, alarme, et après le décrochage, accompagner l'avion en remettant les gaz et redresser en douceur. C'est tout bon. On y va.

Je tire sur le manche, la bille est au centre, le vario nul. L'avertisseur résonne dans le casque, les ailes flottent un peu et hop, le manège démarre. L'avion part en piqué, je pousse le manche, applique la pleine puissance, et j'entends mon gentil FI faire : "Hep, hep, hep, pas si fort !". Il tire d'autorité le manche en arrière et nous voila revenu à plat avec un commentaire : "Mais qu'est ce que tu m'as fait là ? Tu accompagnes l'avion. Une assiette à 20° ça suffit, et doucement les gaz...".

J'ai enlevé discrètement mon pouce du bouton de la radio. Pouce qui était prêt à canarder tous les Me 262 de passage dans le coin. Pendant un instant - est-ce le lever tôt ou un réflexe mal venu ? - je me suis vu aux commandes de mon Yak 9U préféré, au dessus de Smolensk en 1944, chassant les avions à croix de fer ... comme dans IL2 sur lequel j'avais joué plusieurs fois au cours de la semaine écoulée.

Le second décrochage a été plus académique et doux. La séance s'est terminée tranquillement avec les circuits à 1000 pieds. Et je suis rentré chez moi, en me promettant cette fois d'éviter la veille d'un vol de jouer à IL2.

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