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Des fourmis dans les ailes

Des fourmis dans les ailes
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15 juin 2006

Mon FI est caractériel


La séance avait pourtant bien commencé.

CAVOK, le premier de l'année pour moi, température extérieure 27° sous abris. Il est 15h, le soleil cogne dur, et en ce qui concerne la température intérieure, je ne préfère pas savoir. Je rajoute un item à la prévol :

Bouteille d'eau    :    A BORD

On embarque dans la cocotte minute, et je déroule les check-lists. Vu la température, on part pour la 15 gazonnée histoire de ne pas risquer de s'embourber dans le bitume en fusion. Je n'ai pas tellement l'habitude de la gazonnée, et j'apprécie moyennement le circuit dans ce sens. Aujourd'hui, ce sera circuits et PTE. Nous voila aligné avec devant nous 700 m de gazon. On décide un décollage court, pour révision. Freins appliqués, mise en puissance, et c'est parti.

Premier circuit, j'ai des difficultés pour repérer le début de la bande gazonnée. Ma vent arrière est trop proche de la piste, j'arrive trop vite, trop haut, remise des gaz.

Second circuit, mieux maîtrisé, touché au seuil de piste, vite rentrer un cran de volet et repartir. Faut pas traîner, cette fois ci je n'ai pas 2300 m de bitume devant moi pour rouler.

Troisième circuit, un basse hauteur, bien négocié jusqu'en courte mais arrondi tellement haut qu'on est parti pour toucher aux environs du parking Charlie.

C'est là qu'IL s'est énervé.

"Mais enfin, pourquoi tu arrondis si haut ? Je te l'ai dis des dizaines de fois, le point d'aboutissement, toujours au même endroit sur le pare brise. Regarde moi ça où on est parti ! Allez, remet moi les gaz et n'oublie pas qu'il y a la soute avec 20 000 litres d'AVGAS dedans droit devant !"

Je pousse la manette, corrige l'assiette, rentre un cran de volet et je regarde passer sous moi la soute d'AVGAS...

J'ai chaud et soif, mais dans un basse hauteur c'est difficile de trouver le temps et le nombre de doigts suffisants pour déboucher ma bouteille d'eau. D'autant que la fois dernière, j'ai oublié que j'avais un micro devant la bouche et me suis copieusement aspergé d'eau. En arrivant à l'aéro-club, j'avais croisé le sourire narquois d'un des membres qui en fixant ma braguette m'avait demandé si "la séance avait été impressionnante à ce point".

Donc pas boire. Finir le tour sans merder. YES ! Touché souple pile sur le seuil. Volets, puissance, on repart pour une PTE.

"Tu comptes la prendre quand ta mesure d'angle simple de plané ? Tu crois que ça rentre là ?"

Euh, non. Non, ça rentre plus. Remise des gaz.

La même, réussie cette fois, à part un petit flottement avant de toucher.

"Allez, ce sera un complet".

IL a l'air sombre. Je roule jusqu'au bout de la bande gazonnée.

"Laisse moi là, tu vas continuer tout seul..."

Je ne pensais pas que je l'avais fâché à ce point là. Le voilà qui descend.

"N'oublie pas la pompe !"

Oui, bon, je sais ! Le poste essence est en bout de piste ! Promis, je roulerais pas dessus !

Je referme la verrière, IL part à pied vers l'aéroclub. Merde, mais IL se barre vraiment ! Me voilà propre ! Mais euhhhh ! Je l'ai jamais fait moi, ça !
Je remonte la piste. J'en profite pour baisser le micro et avaler la moitié de la bouteille d'eau. Attention, pas baver, pas aujourd'hui, ça ferait pas sérieux, et je serais obligé de changer d'aéroclub pour éviter les quolibets.

Check-list alignement. Je la recommence trois fois. Euh, yaurait pas des check-lists de check-lists hein ?

C'est parti. J'évite assez facilement la soute à carburant. En passant au dessus du parking, je vois la "voiture d'intervention" (une deuche pick-up orange avec extincteurs et radio) sur le parking. IL est à coté et me regarde passer. Ah, ah, ça y est, IL regrette ! IL a peur ! IL va voir un peu !

Je boucle mon tour de piste et retrouve le terrain tout seul sans trop de difficultés. IL doit être bluffé ! Je soigne mon atterro, du propre, du beau. Là, IL regrette, c'est sûr ! IL va revenir.

Dans le casque : "Alors ? C'est comment quand tu n'as pas un casse-pied à coté de toi ?"
Vengeance : "Tu peux pas imaginer, c'est le pied !".

Merde, j'ai oublié d'appuyer sur le bouton de la radio, l'habitude de l'entendre dans l'intercom : "C'est pas mal non plus..., ça monte plus vite !"
"T'en fait un autre ?"
Si je dis non, IL va faire la gueule... "OK, c'est reparti...".

Dire qu'en plus IL m'espionnait à la radio ! Je repars pour le deuxième tour. Allez, finalement, c'est un bon bougre. Pour le rassurer et lui montrer que j'ai encore un peu besoin de lui, je remonte un peu au moment d'arrondir, je rattrape avec un petit coup de gaz, comme IL m'a montré. Je roule au parking. IL est là, qui vient vers moi. IL a un grand sourire. Moi, je suis un peu ému.

"Alors Commandant ? Ca t'a plu ?"

Lâcheur va !






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13 juin 2006

Dissuasion

Surprise, sous l'aile d'un avion inconnu, un planti-garde aviateur...


je_monte_la_garde

22 mai 2006

Vous avez dit turbulences ?

Samedi matin, j'ouvre un œil, puis la fenêtre. Bon, ben c'est pas aujourd'hui que je vais voler. Pluie continue, rafales de vent, ciel couvert. Je prends mon petit déjeuner, retourne à la fenêtre. Le plafond est haut quand même, et le vent, dans ma vallée ça ne veut pas dire grand chose. Allez, zou, on y va quand même, on verra bien, et là, ça fait trop longtemps que je n'ai pas volé.

Faut dire que depuis que je sais que je suis "lâchable", la météo et ma faible disponibilité ont fait que je ne suis toujours pas lâché. Et aujourd'hui, ça risque pas ! Direction le terrain, donc, sous une pluie continue et sous des bourrasques musclées. Bon, moi je ne suis qu'un apprenti pilotaillon, certainement pas suffisamment qualifié pour savoir si c'est volable ou non.

Arrivé au terrain, je sors la météo. 15 nœuds plein sud, ce sera donc la 15 en service. Le plafond est effectivement haut, les terrains alentour ont des conditions identiques. La TEMSI par contre me donne quelques doutes. Turbulences à turbulences sévères de la surface jusque 6000 pieds, un front froid qui nous déboule dessus, et pour les vents, ça devrait tourner sud ouest dans la matinée.

Mon instructeur arrive, on jette un œil au ciel et à la manche à air... "Ca m'a l'air volable tout ça, et puis, ça te fera une bonne révision, on va voir s'il y a vraiment un pilote dans l'avion !", le tout dit avec un petit air gourmand et malicieux.

Bien, prévol, on sort l'avion, petit briefing, roulage. J'ai du mal à diriger l'avion au sol. "Tiens, regarde, le vent a tourné, il est sud-ouest maintenant, je crois que tu vas t'amuser !". Essais moteur, alignement. Le vent varie de sud à sud-ouest, et la manche à air oscille entre 15 et 20 nœuds. Lâcher des freins et mise en puissance. Le DR400 accélère doucement, je rame un peu pour le conserver en ligne. Rotation. Immédiatement le nez pointe sur la droite. On grimpe doucement, et j'entame la branche vent traversier qui est devenue par la force des choses une presque vent de face. On peine a remonter le vent, virage en vent-arrière-presque-traversier. La correction de dérive à l'altitude de circuit atteint quinze à vingt degrés. On remonte la piste à une vitesse sol impressionnante, l'éloignement dure vingt secondes de moins que d'habitude, et en base je prends un taux de descente peu académique car elle va être très courte avec ce vent qui me pousse !

Un seul cran de volet et vitesse d'approche majorée à 140 km/h. On se fait tabasser sérieusement, mais je garde le plan et l'axe. Vu la vitesse, le palier de décélération dure une éternité. Je me bats contre les rafales, je décrabe, on touche de la roue droite, on pose. Commentaire de l'instructeur : "bien vu, on en refait un !".

La manche à air est à l'autre bout de la piste, et je n'ai aucune idée du vent. Gaz, rotation. L'avion s'élève d'une dizaine de mètres et le badin se stabilise autour de 130 sans vouloir monter plus haut. Pourtant, je vois clairement que la vitesse sol augmente. "N'augmente pas l'assiette, laisse le accélérer !". On passe la manche à air qui nous confirme que la rafale nous pousse dans le dos. D'un coup le vent a de nouveau une composante de face et le badin s'envole à 160 ce qui nous fait monter avec un vario de chasseur. J'entends un rire dans le casque : "Ca y est ? Tu l'as retrouvé le bouton de la post-combustion ?".

On refait donc un tour. Le vent a forci et est carrément sud-ouest maintenant. La correction de dérive atteint vingt-cinq degrés en vent arrière. Dans les turbulences, je comprends pourquoi on parle d'assiette moyenne ! L'aiguille du badin danse la gigue dans les rafales, et j'ai un peu perdu mes repères. C'est vrai qu'il est assez inhabituel de devoir se retourner pour voir le point d'aboutissement en vent arrière.  L'atterrissage est sportif, mais bien maîtrisé. "Allez, enlève la réchauffe, on y retourne".

On est sévèrement secoué au décollage et dans la montée. Le circuit se déroule aussi bien que possible dans ces conditions jusqu'en début de finale, où une turbulence violente soulève l'aile gauche. "Les gaz !". Je pousse la manette à fond, revient à une inclinaison nulle. On est descendu sous le plan, bien à droite de l'axe. "Allez, corrige moi ça, et garde 150 en courte". Je ramène l'avion sur le plan et dans l'axe. "C'est stabilisé, on continue". On pose, et je freine l'avion. "Tu veux arrêter ?". Les trois tours m'ont épuisé, et je ne me sens pas d'en refaire un. "Tiens, vas-y, prend les commandes, et fait moi voir comment c'est un vrai pilote !".

La grande différence que j'ai pu noter entre son pilotage et le mien, c'est qu'il avait un grand sourire de bonheur pendant qu'on  se faisait chahuter, et qu'il tenait le manche du bout des doigts, très détendu !

C'est pour l'instant mon vol le plus court, mais certainement aussi le plus formateur. Ces trois atterrissages ont probablement été mes plus réussis, si on excepte que le toucher s'est fait loin loin loin des plots. Mais ça va, on a de la marge ! Si je dois me souvenir d'une chose, c'est la vitesse qui nous sauve dans ces conditions, et que la fameuse réserve kVe qui m'avait semblé si ésotérique lors de la leçon théorique a trouvé ici toute son utilité.

La seconde leçon de ce vol, c'est que vraiment, manche dans le vent et pied contraire, dans ces conditions c'est très confortable et très précis !

La troisième, c'est que l'avion tient en l'air tout seul, et que ce n'est pas la peine de se cramponner au manche pour l'aider !

Et enfin, que par 20 nœuds, le nettoyage de l'avion est simplifié car les moustiques, eux, sont hors limitation !

21 mai 2006

Fenêtre sur ciel


fenetre_sur_ciel_2


29 mars 2006

Lâchable

Après quatre atterrissages et deux appontages particulièrement réussis, alors que nous remontons le taxiway en direction du parking, j’écoute le traditionnel débriefing à chaud d’après vol que m’assène mon instructeur. Pas mal de critiques, mais aussi quelques douces paroles qui flattent mon ego d’apprenti pilote. Globalement c’était une bonne séance dans laquelle on a enchaîné des PTL, PTE, PTU, des exercices de panne, des remises de gaz et des circuits main droite, main gauche, rectangulaires ou basse hauteur.

Une bonne séance bien fatigante, avec un vent de travers gentil et sympathique mais venant du Nord-est alors qu’habituellement il est d’Ouest accompagné de son traditionnel : manche dans le vent, pied contraire à l’atterrissage qui est encore loin d’être un réflexe acquis.

Un petit débriefing à chaud, qui se continue doucettement au parking, comme une petite musique d’ambiance qui pointe mes imperfections, corrections à apporter et progrès accomplis. « Victor India, au parking Charlie, nous quittons la fréquence », et presque dans la foulée, l’instructeur qui enchaîne : « c’est pas mal, je pense que tu es lâchable maintenant, on va juste attendre du beau temps, sans trop de vent, mais c’est pour bientôt… ».

Alors je regarde en arrière. Il y a un an, je n’avais jamais piloté d’avion. L’idée même de m’atteler à une formation ne m’avait même pas effleurée. Ce vieux rêve, je l’avais tellement refoulé qu’il ne risquait pas de remonter à la surface tout seul. Il a fallu mon anniversaire - un passage de dizaine - et un cadeau : le manuel du pilote d’avion, offert par ma femme à qui j’avais parlé de cette fascination qu’avaient exercée sur moi toutes ces machines volantes.

Il a fallu aussi un instructeur, sympathique, calme, excellent, qui m’a fait découvrir le pilotage, le plaisir de voler, la beauté des nuages, des paysages. Avec lui, j’ai apprivoisé Victor India, ses imperfections, ses caprices parfois, et de son coté il m’a pardonné beaucoup de mes erreurs et approximations. Et c’est seulement après avoir fait suffisamment connaissance, après avoir pris confiance et exploré le domaine de vol de ma chère machine que nous avons entamé les  séances de tour de piste.

Un collègue PPLisé a été lâché au bout de huit heures de tour de piste, et il ne manque pas de me charrier sur mes presque vingt heures de double commande. Je souris. Ces vingt heures ont probablement été parmi mes plus belles expériences, et je ne suis pas sûr que découvrir le pilotage et réaliser un si vieux rêve seulement en tournant autour d’une piste soit la meilleure méthode. Mais peu importe.

L’essentiel n’est-il pas que j’ai vécu vingt heures de bonheur jusqu’à ce « tu es lâchable » ?

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25 janvier 2006

A quoi ça tient

Je devais avoir sept ou huit ans. Nous allions souvent en famille aux abords du terrain d'aviation situé à quelques kilomètres de notre maison. Les grandes pelouses à l’ombre des arbres nous permettaient de pique-niquer ou de jouer. C’est là-bas que j’ai fait mes premiers tours de roue en vélo, que j’ai découvert le plaisir de faire la sieste sur l’herbe et de me réveiller couvert de fourmis, mais surtout que j’ai vu pour la première fois de près un de ces engins qui passait en pétaradant au dessus de la maison.

Et c’est vrai que c’est impressionnant. A trois ou quatre cent mètres des pistes, je les regardais s’élever ou atterrir, parfois tracter des planeurs – ils faisaient alors un bruit bien différent au décollage, un peu comme un gros bourdon poussif. Le moment que je préférais était le largage du planeur. Un changement de régime, et hop, les deux machines qui se suivaient en mini-cortège s’éloignaient l’une de l’autre. Puis le bourdon faisait un passage bas et larguait le câble avant de revenir atterrir.

A cette époque, l’aérodrome n’était pas clôturé, peut-être est-ce toujours le cas. Donc un piéton pouvait à son aise traverser les pelouses, passer derrière le restaurant du club, s’approcher du poste d’essence, et remonter le taxiway pour atteindre la piste. J’ai bien tenté de le faire, mais l’œil maternel toujours aux aguets m’en a toujours dissuadé.

Pourtant, une fois, j’ai réussi à échapper à sa vigilance en progressant mètre par mètre vers le bâtiment du restaurant. Et là, j’ai assisté à un spectacle fantastique. Si ma mémoire est bonne, les hangars étaient situés assez loin, de l’autre coté de la rue. Tout à ma progression en crabe-malin-n’ayant-l’air-de-rien, je ne l’ai pas vu venir. Ce sont les voix qui m’ont fait me retourner. Deux types tiraient un avion, à quelques mètres derrière moi. Spectacle saisissant s’il en est ! Je suis resté pétrifié devant le gros oiseau, ses trois roues, son hélice, la bulle de plexi, les ailes, les gouvernes et les deux hommes arc-boutés sur la barre de traction. Pour le petit garçon que j’étais, il y avait un goût d’interdit, une sensation d’unique, le temps qui s’arrête quelques secondes. Je me suis écarté pour laisser passer la machine et ses deux servants. L’un d’eux m’a souri, amusé certainement par mon regard stupéfait et émerveillé.

A ce moment là, j’aurais voulu qu’il me parle, qu’il me propose de monter à bord – juste pour voir. Peut-être qu’au fond de moi j’aurais voulu qu’ils m’emmènent avec eux, et en même temps j’étais mort de trouille à l’idée de quitter le plancher des vaches.

En parlant de vache, un cri hystérique a retenti : « Luc, viens iciiiiiiiiiiii ! ». Une paire de beignes plus loin, j’avais compris que l’aviation faisait hurler maman, que je devrai me contenter de cet unique exploit pour l’instant, et continuer à regarder passer les avions avec une paire de jumelles, comme on le fait pour une contrée inaccessible.

Que se serait-il passé si ce jour là j’étais monté à bord ? Peut-être aurais-je eu la trouille de ma vie et aurait été dégouté à jamais des avions. Peut-être au contraire le virus se serait définitivement installé en moi au lieu d’incuber pendant si longtemps. Impossible de le dire, impossible de le savoir. Et c’est très bien ainsi.

Aujourd’hui, c’est moi qui tire Victor l’Indien du hangar, « mon » DR400. C’est moi qui l’ausculte avant le décollage, l’abreuve de 100LL bleu pale, c’est moi qui l’essaye, puis l’amène en l’air. C’est avec lui qu’on rend visite aux nuages ou aux terrains alentours. C’est moi enfin qui le nettoie après le vol, le remet à sa place dans le hangar et rempli son carnet de route. Plusieurs fois déjà j’ai eu le plaisir d’emmener des connaissances avec moi. L’instructeur est d’accord, et ça permet de sentir l’avion un peu différent, en centrage plus arrière. Ca permet de sentir aussi que les 120 bourrins du moteur sont un peu légers à pleine charge. Mais pour moi, ça permet surtout de voir un sourire radieux sur le visage des personnes que j’emmène.

Et j’adore ça, ça fait beaucoup de bien au petit garçon que j’étais.

20 janvier 2006

Bébé

Il y a quelques semaines de ça, devant mon engouement à ingurgiter certaines pages de la réglementation, mon gentil FI m'avait annoncé froidement qu'il ne me lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas la certitude que je bosse mon théorique. Et que le seul moyen d'en être sûr c'est que je passe l'examen.

Sourire mitigé chez moi. Clairement, sur ce coup là, il faisait ch...

Et comme l'habitude dans l'aéroclub c'est de passer le BB même si l'on vise le PPL, c'est en trainant les pieds que j'ai contacté la DAC en vue de passer le BB théorique, rempli le formulaire adhoc, trouvé une date. Puis me suis (re)plongé dans les chapitres lus et relus, censés être connus, puis attaqué aux nouveautés, voire même carément à tout ce que je n'ai pas encore expérimenté en vol et découvert avec plus ou moins de bonheur et d'entrain.

Et enfin, un matin pluvieux, une gigantesque salle d'examen pour deux pékins qui passaient le BB et quatre autres qui passaient l'ULM. Une heure plus tard, c'était torché, avec de gros doutes quant à certaines questions vicieuses compliquées.

Et comme à chaque fois, au sortir d'un examen, on se précipite sur la doc. Merde, zut, crotte, ah ben ça je savais pas, non d'une manche air !

Et puis ....


bb


Bon, ben... bons vols !


20 janvier 2006

Rituel du vendredi

Une fois le matin, une fois le soir et une dernière fois demain matin avant de partir.

Connexion chez météo-france, prévisions locales : le terrain.

m_t_o

Et pour l'instant, ça s'annonce plutôt pas mal, pour une petite nav vers 10h30, non ?

17 janvier 2006

Plaisir

Samedi dernier, j'ai revolé. Il y avait trop longtemps. La faute aux fêtes, au temps, à la météo. Et samedi dernier, c'était nouveau, c'était la première nav. C'était la première fois, la première fois qu'on arrêtait de monter, descendre, tourner, retourner, décrocher, toucher, décoller. C'était la première fois que je prenais un cap, et que je le suivais. C'était la première fois que, la carte sur les genoux, j'essayais de repérer les ponts, les routes, les cours d'eau. C'était la première fois que j'allais découvrir un autre terrain, à une autre altitude, avec une autre piste.

Bref, plein de premières.

Et le plaisir, le plaisir de voir le paysage changer. D'apercevoir les monts du Forez, au loin, enneigés. Le plaisir de voir les nuages. Le plaisir de voir défiler sous soi le paysage, suivre les méandres de la Loire.

Le plaisir. Que du plaisir. Et quel plaisir de réaliser ainsi son rêve ! Etre là haut, aux commandes. Un rêve d'enfant qui se réalise, toucher les nuages qui, complices, adressent un clin d'oeil au petit garçon rêveur...

nuages



27 décembre 2005

Le Père Noël existe... je l’ai rencontré

coucher_sur_la_couche


Week-end de Noël à l’aéroport. Foire d’empoigne aux comptoirs, au filtre police, des vacanciers qui rentrent, d’autres qui partent, ceux qui vont passer Noël chez belle-maman, ceux qui s’échappent le plus loin possible des sapins et des boules de Noël (jeu de mot inside). Bref, je vais d’un coup d’aile rejoindre la capitale avant de poursuivre vers Istanbul (de Noël – je sais, je suis lourd).
Le vol pour CDG est prévu avec un petit retard, rien de méchant, j’ai encore du temps pour la correspondance. Et comme je suis toujours en avance, je déambule dans l’aérogare.

J’aime les aéroports. Ce sont des endroits magiques où se concentrent des échantillons d’humanité passionnant. Vous avez le stressé-pressé qui fume comme un pompier en criant très fort en mauvais anglais dans son téléphone portable, la cravate au vent, le laptop en bandouillère et l’air important, mais aussi la famille qui part en vacance pour la première fois par les airs et qui erre de comptoir en guichet en ne comprenant rien aux subtilités de l’enregistrement, des halls, des portes, de l’embarquement, du filtre, de la douane. Il y a les solitaires qui attendent. Il y a ceux qui y travaillent. Il y a les uniformes des navigants, ceux de la police, le treillis des vigie-pirate. Il y a le distrait qui se trompe de porte, celui qui a perdu sa carte d’embarquement, sa carte de parking. Celui qui court, l’autre qui marche, le dernier qui pleure.

Bref, un endroit féerique, inhumain mais tellement humain. Tout ce petit monde va être regroupé dans un joli cigare en métal, propulsé à environ Mach 0.8, bien au dessus des nuages. Ils partiront tous ensemble, arriveront tous de même. Il y a quelque chose de démocratique dans l’avion. C’est le seul transport en commun que partagent les différentes couches sociales.

Et l’aéroport étant magique, c’est donc bien le seul endroit de la planète où un anti-Père-Noël comme moi pouvait le rencontrer. Le monde est ainsi fait.

J’embarque bon dernier, ça aussi c’est une habitude. En approchant de la porte du Fokker 100, j’entends des rires. La chef de cabine m’accueille avec un magnifique sourire jusqu’aux oreilles, et près d’elle se tient le Père Noël. Le vrai, le seul, l’unique. Comment je le sais ? C’est le seul a avoir une belle veste bleu marine, avec des ailes dorées et quatre galons aux manches. Bien entendu, il a aussi sa barbe blanche et son bonnet rouge, comme les autres, les faux, les imitations. Mais franchement, vous l’imaginiez comment, vous, le Père Noël ? Je salue donc la chef de cabine et le commandant de Noël, et je crois que c’est à ce moment que je suis retombé en enfance.

Je m’installe au 12A. Fermeture des portes, et annonce de bienvenue du captain :
« Mesdames et Messieurs bonjour, ici le Père Noël. Au nom d’Air France, je vous souhaite la bienvenue à bord de ce traîneau à destination de Paris Charles de Gaulle. Les lutins en cabine feront de leur mieux pour faire de ce voyage un moment agréable. Blablabla, blablabla ».

A ma place vous auriez fait quoi ? J’ai sorti mon calepin et mon stylo :

« Lettre au Père Noël,

Depuis tout petit, je rêve d’avions. Certes, j’ai beaucoup grandi, mais je reste passionné d’aviation.
D’ailleurs j’ai depuis épousé une hôtesse de l’air.
Et depuis peu, je suis inscrit dans un aéroclub et j’essaye d’apprendre à voler.
Me feriez-vous le plaisir de me faire visiter le poste du F100 ?
En tout cas, bon Noël à vous. »

J’ai donné le petit mot à la chef de cabine. « Tiens, une lettre au père Noël !
». Quelques instants plus tard, elle me demandait si je préférais faire un petit tour maintenant ou l’atterrissage au poste. J’ai choisi la deuxième option, et en début de descente le stew m’a emmené vers l’avant.

J’ai eu un peu de mal à caser ma grande carcasse dans le jump-seat, mais assis entre le Père Noël et son premier Lutin, j’ai ainsi pu suivre la descente, un peu de radada au dessus de la couche de nuage dans laquelle on s’est enfoncé tout doucement, puis la finale et l’atterrissage.

Le Père Noël existe... je l’ai rencontré.

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